L’adaptation de l’esport à l’online : entre techniques, surprises et idées à convertir

Qu’est-ce que cela implique pour l’avenir de l’esport ?

L'une des questions qui revient souvent sur le devant de la scène concerne la dématérialisation totale de l'écosystème dans les prochaines années. Une réponse en deux temps (comme tout bon juriste) s’impose.

La dématérialisation complète de l’esport n’est, en effet, pas souhaitable et ce, pour plusieurs raisons applicables au sport traditionnel. D’abord parce que les professionnels de l’événementiel dans le secteur seraient au chômage technique définitif, alors que leur métier est indispensable au côté « spectacle » inéluctablement lié à l’esport. Imaginez-vous des compétitions de sport sans aucun spectacle, sans cérémonies d’ouvertures et avec des stades vides ? Non. Economiquement parlant, les investissements ne seraient pas aussi rentables pour les partenaires si toutes les compétitions se produisaient online : la billetterie, les goodies et le merchandising de manière générale n’auraient plus le même chiffre d’affaires ce qui nuirait directement au développement du secteur. Ensuite, parce que les communautés ont besoin de se réunir, de vibrer ensemble ; c’est aussi le cas pour les joueurs. L’interview de KennyS, joueur CS:GO pour G2, nous le prouve : « Jouer devant une arène comble, devant nos supporters, c'est le plaisir qu'on a en tant que joueurs professionnels… On ne peut pas profiter des meilleurs moments de la profession ». Et enfin, d’un point de vue technique, il paraît très compliqué que l’esport reste 100% online après cette période, notamment en ce qui concerne les problèmes de latence et la garantie de l’intégrité sportive.

Cependant, il n’y a pas que du négatif à tirer de cette période. Le moment est peut-être venu de penser à de nouvelles méthodes d’adaptation comme ont pu le faire certaines entreprises incubées chez Level 256, à organiser les compétitions différemment et à créer de nouveaux outils sur le long terme. L’esport est imprégné des nouvelles technologies et se développe avec elles. Et force est de constater que le numérique était et reste un gage de stabilité. Si l’esport doit se construire sur la durée et se structurer, les outils online ont une grande part à jouer et il ne faut pas les laisser de côté, mais bien avancer avec eux et ainsi transformer l’essai pour que les acteurs du secteur se reconnaissent dans des solutions nouvelles et innovantes sur le long terme.