L’impact de la crise sanitaire sur l’événementiel esport : les premiers chiffres sortent !
324,9 millions de dollars. C'est ce qui a été investi dans l'esport pour le mois d'octobre cette année
324,9 millions de dollars. C’est ce qui a été investi dans l’esport pour le mois d’octobre cette année selon The Esports Insider. En septembre, les investissements s’élevaient à 186,3 millions de dollars. Plus timide certes, mais le cumul est faramineux pour un marché encore en développement et en pleine crise sanitaire. Pourquoi le chiffre des investissements dans l’esport ne flanche donc pas ? Tout simplement parce que l’esport a, certes, dû s‘adapter, mais il a perduré ! De nombreuses marques ainsi que certains fonds d’investissement ont mis quelques billes dans des événements en ligne et des sociétés et de nombreuses célébrités ont investi dans le domaine, comme c’est le cas de David Beckham ou de Sergio Agüero.
Cependant, l'esport a certes pu être moins touché que d'autres activités grâce à son caractère digital, mais il a pourtant été impacté à de nombreux égards, en France et à l'international. Ainsi, Ralf Reichert, CEO de ESL Gaming a déclaré dans une interview au cabinet d’analyse Deloitte que même si « l’audience numérique avait augmenté de manière incroyable (de 30 à 100%), le sponsoring et la billetterie avaient, quant à eux, fortement été impactés ». Ralf Reichert se veut malgré tout rassurant : « l’augmentation des ventes (de merchandising et en termes d’audience) dans certaines régions a probablement compensé les pertes dans d’autres régions ». Rappelons cependant que de nombreux tournois et événements ont été reportés voire annulés : coupe du monde de Fortnite ; tournois sur FIFA 20, Call of Duty ou encore Rocket League ; événements comme la BlizzCon, la Paris Games Week etc. Les organisateurs d’événements spécialisés dans l’esport ont donc été beaucoup plus touchés que le reste des acteurs, et certaines sociétés ont même dû fermé des salles de jeux, c’est le cas d’Allied Sports Entertainment.
Les chiffres de l’esport ont donc été récemment actualisés : Newzoo (société spécialisée dans l’analyse de données sur les jeux vidéo et l’esport) a revu à la baisse ses estimations de recettes de l’esport en 2020. Des recettes en baisse mais qui restent toutefois supérieures à d’autres secteurs qui ont, pour le coup, beaucoup plus perdu : l’estimation a été réduite de 973 millions de dollars à… 950 millions !
Toutefois, cette situation a également permis de faire naître de belles innovations et initiatives. Pour assurer la parité des joueurs, les organisateurs du tournoi PUBG Mobile Pro League Americas ont utilisé des serveurs dédiés et des logiciels pour limiter la triche (pour plus d’explications, nous vous renvoyons au dossier de Level publié ce mois-ci : Dans l’esport, on ne badine pas avec la triche !). Outre les innovations, les joueurs se sont multipliés : Les joueurs de Virtual Regatta ont également explosé et l’application Zwift tente de maintenir l’engouement du cyclisme virtuel, fortement développé pendant le confinement. Les compétitions se sont régionalisées pour éviter tout problème de latence, la production de contenus en remote s’est développée : c’est une nouvelle ère qui s’ouvre au monde de l’esport désormais : l’ère du phygital (événement moitié physique, moitié digital : pour mieux comprendre, voici un article du Cahier-Tendances du Welcome City Lab). Serait-ce l’avenir de l’esport ? C’est une des possibilités et une piste stratégique à ne pas laisser de côté.
Mais bien que le caractère digital de l'esport le rende plus accessible, des événements en présentiel sont indispensables. D’abord parce que l’esport sans spectateurs physiques, sans engouement dans un stade, ce n’est pas vraiment de l’esport. Ensuite, parce que l’esport peut être un réel booster concernant l’attractivité de certains territoires. Preuve en est avec la région Occitanie qui, grâce à l’esport, fait découvrir sa région, ses commerçants et l'architecture de ses villes comme Montpellier et permet également aux entreprises locales de participer à ces événements. Il y a donc un vrai souhait de voir naître un « tourisme esportif », jusque dans les hôtels ou même les avions où de plus en plus d’initiatives sont en train de voir le jour !